Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/98

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prix qui en résultera aura pour conséquence, malgré l’opinion contraire de M. de Sismondi, d’augmenter la consommation, ce qui occupera un plus grand nombre d’ouvriers et ajoutera à la richesse publique en créant de nouveaux revenus.

Depuis qu’à l’exemple de l’Angleterre, chaque peuple a voulu se faire le fabricant et le boutiquier de l’univers, l’invention des machines est devenue une loi à laquelle tout le monde a été contraint d’obéir ; il n’y a eu de chances de succès que pour ceux qui ont travaillé sans relâche à améliorer leurs méthodes, à perfectionner leurs instruments. La supériorité a été le partage de ceux qui ont le plus inventé et qui, à chaque découverte nouvelle, en ont fait chaque jour succéder une autre. Sans cette marche continuellement progressive, le premier inventeur eût été bientôt atteint par ses concurrens auxquels il n’aurait pas pu cacher longtemps son secret, et qui lui eussent repris les débouchés qu’il aurait pu s’ouvrir d’abord, grâce à la supériorité de ses produits ou à leur bon marché.

C’est parce que M. de Sismondi a nié que toute diminution de prix d’une marchandise d’un usage habituel, avait pour résultat un accroissement de consommation qu’il s’est opposé aux développements des machines, et qu’il a demandé avec tant d’instance qu’on y apportât des obstacles. Suivant lui, vous le savez, (V. 4e Leçon, p. 74) les revenus ne s’accroissent que comme deux, quand la production augmente comme quatre ; or la consommation ayant pour limite la somme, non pas de tous les besoins existants mais de ceux qui ont