Page:Blessebois - Montifaud - Le Zombi du Grand Perou.pdf/17

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vienne plus dire que les tatouages sont des hiéroglypnes à l’aide desquels on conserve l’histoire des familles. Une date inscrite sur une pyramide par un caprice de touriste, défrayera vingt discussions académiques ; par conséquent, c’est à chacun qu’il appartient de fouiller pour son compte personnel l’origine des superstitions, sûr qu’on heurtera encore un fait non précisé. C’est à tout nouveau chercheur de remonter aux principes des coutumes, si bien établies qu’elles paraissent, certain que l’inconnu réserve toujours quelque problème à sa découverte.

À l’époque où Blessebois débarquait aux Antilles françaises, il se trouvait en présence d’une société nouvellement constituée qui s’imprégnait dans les eaux troublantes de la nation indigène, des vives passions dépassant de fort loin les intrigues de la vieille Europe. L’aventurier, le colon français trouvait là-bas des amours dont le coloris de transition le subjuguait par son étrangeté. Ce n’est point une métaphore que de dire qu’aux colonies on sacrifiait avec engouement à la Vénus noire, comme le prouvent d’une façon incontestable les chroniques locales. « Les dames créoles sont très-belles, nous assure une relation imprimée aux Antilles ; c’est une erreur de croire qu’elles sont vieilles à trente ans. Elles sont jalouses jusqu’à la fureur ; solitaires dans leurs habitations, elles ne sont que plus clairvoyantes sur le goût de leurs maris pour les négresses ; devenant alors despotes et inexorables, il ne leur coûte rien d’ordonner