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Sa !sse, en Espagne, en Italie, était de soixante. Le congrès adopta d’abord le manifeste et les statuts de l’association qu’une commission avait été chargée d’élaborer, puis discutaun certain nombre de questions sociales et politiques mises à l’ordre du jour. Les années suivantes, l’association tint encore trois autres congrès, à Lausanne en )867, à Bruxelles en 1868, à Baie en 1869. Les événements qui suivirent l’obligèrent à suspendre ces réunions internationales elles n’ont été reprises qu’en septembre 1872, à la Haye, où eut lieu une scission à la suite de laquelle un anti-congrès fut tenu à Londres. Les statuts adoptés au congrès de Genève se composaient de t articles, avec un règlement, servant d’anncxe, en 15 articles. Le l" article des statuts était ainsi conçu u Une association est établie pour procurer un point central de communication et de coopération entre les ouvriers des différents pays aspirant an même but, savoir le concours mutuel, le progrès et le complet affranchissement de la classe ouvrière. Les articles suivants concernaient le conseil général, » qui devait se composer d’ouvriers de différentes nations. Chaque année le congrès ou assemblée générale des délégués de l’association devait élire les membres du conseil et indiquer où ce conseil devrait siéger. En fait, il a toujours siégé à Londres. Le conseil général n’était investi du reste d’aucune autorité sur l’association, il devait seulement établir des relations entre les associations ouvrières des différents pays, et s’efforcer de multiplier les sections de l’association ces associations ou ces sections conservaient néanmoins leur autonomie. Chaque

section, nombreuse ou non, avait le droit d’envoyer un délégué au congrès, et quaadeUeatteignait 500 membres, un délégcé de plus pour pareil nombre. Chaque section ou fédération de section gérait elle-même ses affaires, fixait ses cotisations à sa guise et demeurait maltresse d’en disposer. Toutefois une cotisation générale était établie sur tons les membres des sections ou des sociétés aŒ fiées, au profit du conseil général mais cette cotisation était des plus modiques 10 centimes par tête et par an. Aussi, même dans les’années où l’association a pris le plus d’extension, le conseil général n’a-t-il disposé que de sommes insigniSantes. Le total de ses recettes pour l’année 1866, présenté au congrès de Lausanne, ne dépassait pas 631iv.st.,un penpiusde 1,200 fr., et il est douteux qu’il se soit élevé beaucoup plus haut dans les années suivantes. A cet égard, les écrivains qui se sont occupés de l’/K<efM< !<tOK< !<e sont tombés dans les plus graves

exagérations. Fante de ressources, « le conseil général a a dû renoncer, par exemple, à la publication d’un Bulletin de statistique M~-Mationale qui devait fournir aux amiiés de l’/m<e~M<t<MM/e des informations régulières sur

l’état des marchés de travail, le taux des salaires, etc., et il ne lui a pas même été possible d’avoir un organe spéciaL Les sections belges, misses, etc., avaient leurs journaux, tels qne l’t~ de Genève, le JRro6eoM, de Verriers ; le conseil générât n’en avait pas. Brefr<MMct’<<t’oK internationale formait une vaste fédération de sections souveraines, auxquelles le conseil géuéral serrait de lien, mais sans pouvoir exercer sur elles une autorité en’ectrve. Le règlement annexé aux statuts s’attache à le subordonner complètement au congrès ou assemblée générale des délégués des sections, qu’il est chargé d’organiser et dont il est obligé d’exécuter les résolutions (art f~. avec cette stipulation formelle que le congrès se réunit de plein droit, sans convocation spéciale, aux lieux et jours qu’il a désignés l’année précédente. On reconnait bien là l’esprit de jalousie et de déûance de toute autorité qui a caractérisé de tous temps la démocratie.

Ainsi constituée, l’association se proposa dès l’origine un double but l’un purement théorique, et qui consistait à débattre, dans ses congrès, ses journaux et ses publications spéciales, toutes les questions intéressant la classe ouvrière, et à fusionner, si faire se pouvait, les différentes doctrines socialistes ; l’autre but, d’un caractère pratique, consistait àmulliplier ses sections de manière à englober successivement dans son sein les masses ouvrières et à former ainsi une innombrable

armée agissant principalement au moyen des coalitions et des grèves pour réduire le capital à merci.Dans chaque congrès un grand nombre de questions o étaient soumises aux sections, entre lesquelles, comme dans la plupart des autres congrès, se répartissaient les travaux. Celles qui y étaient discutées faisaient l’objet d’un rapport surlequels’engageait ta discussion en assemblée générale. On voyait ensuite des «résolutions résumant l’opinion de la majorité sur chacune de ces questions. Parmi les sujets qui ont donné lieu aux discussions les plus importantes, il faut noter la propriété en général, la propriété foncière, la propriété des chemins de fer et des mines, l’hérédité, l’intérêt dn capital et le crédit mutuel, les machines, la réduction des heures de travail. les grèves et les sociétés de résistance, la coopération, l’enseignement, la guerre. Il est inutile de dire que les opinions hostiles à la propriété étalent prédominantes,

Ainsi, à Baie. en t869, le congrès déclara à l’unanimité moins quatre voix que la société a le droit d’abolir la propriété individuelle du sol et de faire rentrer le sol dans la communauté." Mais par une inconséquence singulière, t abolition du droit d’héritage ne réunissait point dans le même congrès la majorité nécessaire (32 délégués se prononçaient pour l’abolition, 23 contre, 17 s’abstenaient.) Il y avait en revanche à peuprès unanimité pour faire rentrer les chemins de fer, les mines, les forêts, dans le domaine de la collectivité, et pour organiser le crédit mutuel, en se proposant pour but de supprimer l’intérêt et de « soustraire le travail à la domination du capital, en faisant rentrer celui-ci dans son rôle naturel et légitime qui est celui d’agent du ~cfaM Les sociétéa 1. RêeointtoM dn Curvrèa de St’ttX&HeB (186S).