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marches, Garibaldi entre à Palerme, la capitale de rt)e, dont la garnison est forcée de capituler le 5 juin. JI ne restait d troupes royales qu’une garnison dans la citadelle de Messine, lorsque Garibaldi descend le 21 aoûtenCalabre le 7 septembre 1860, il s’emparait de la ville de Naples sans coup férir. Tandis que ces faits s’accomplissaient dans le Midi, deux corps de l’armée royale de Sardaigne s’avancèrent par le territoire romain, où était rassemblé un corps d’armée sous les ordres du général Lamoriciére. Après la bataille de Castelfidardo (18 septembre 1860) l’armée pontificale fut dispersée. La garnison d’Aucône soutint le siège de terre et de mer pendant quelques jours le 29 du mois elle fut forcée de se rendre.

L’armée, ayant le roi Victor-Emmanuel luimême à la tête, s’avança dès lors vers les frontières de l’ancien royaume de Naples. Le 17 octobre il eut un combatàlsernia, le 26 i Teano. Plusieurs combats sanglants avaient eu lieu entre les dentaires de Garibaldi et les troupes napolitaines aux environs de Capoue assiégée. Le 2 novembre cette ville se rendit, et le roi Victor-Emmanuel lit son entrée à Naples le 7 dudit mois.

Le roi François II s’était renfermé dans la place de Gaëte avec un corps d’armée assez considérable ; les garnisons de Civitella del Tronto, dans les Abruzzes, et de la citadelle de .Messine tenaient encore pour lui. La place de Gaëte se rendit le 13 janvier, la citadelle de Messine le mème jour et :i citadelle de Civitelia del Tronto le 20 mars 186t.

Tandis que ces faits militaires s’accomplissaient, les peuples des Marches, de l’Ombrie, de Naples et de Sicile étaient convoqués le 21 octobre 1860 pour se prononcer sur la forme du gouvernement. Le plébiscite des Marches se prononça par 133,077 votes, contre 1212, en faveur de leur annexion à la monarchie constitutionnelle de Victor-Emmanuel, roi de Sardaigne le plébiscite de l’Ombrie donna 97,040 votes pour l’annexion et 380 contre. Dans le plébiscite de Naples et de Sicile on adopta la formule d’Italie, une et indivisible, sous le roi Victor-Emmanuel et ses descendants légitimes ; cette formule obtint 1,302,064 voix dans les provinces napolitaines, et 432,053 dans la Sicile, soit en tout 1,734,117 voix ; il n’y eut que 10,979 voix contraires.

Lerot.auquelle Parlement avait donné pleins pouvoirs à ce sujet dans les séances du 31 octobre et du 3 décembre 1860,accepta ces plébiscites et sanctionna la réunion de ces provinces dans un seul Etat par décrets royaux du 17 décembre. Le 27 janvier 1861, on procéda à de nouTelles élections générales ; le Parlement se réunit à Turin le 17 février et, un mois après, le 17 mars 1861, eut lieu le vote des deux chambres, qui proclamèrent le royaume d’Italie, dont la population s’éleva alors à 21,776,953 habitants.

Le 6jnms’éteignitle comte Camille de Cavour, ie premier ministre de Victor-Emmanuel, le puissant inspirateur de cette politique qui avait abouti à i’unité italienne. Il eut pour successeur le baron Bettino Ricasoli, qui avait été dictateur dans la Toscane, avant l’annexion de cette province au royaume de Sardaigne, et qui forma nn nouveau ministère.

Lebaron Ricasoli donna sa démission le 2 mars 1862 ; il eut pour successeur M. Urbain Rattaxzi chef d’un nouveau ministère, qui dura jusqu’au 8 décembre. Un nouveau ministère se forma alors sous la présidence de M. Louis-Charlcs Farini, qui avait été dictateur dans les provinces de Parme, de Modène et des Romagnes le 24 mars M. Farini se retira et la présidence du conseil des ministres échut à M. Marc Minghetti, ministre des finances.

Depuis 1849 la France maintenait un corps d’armée à Rome par une convention signée à Paris le 15 septembre 1S64 entre les deux gouvernements de France et d’Italie, il fut stipulé que la France retirerait ses troupes à mesure que l’armée du Saint-Père serait organisée ; l’évacuation devant néanmoins être accomplie dans le délai de deux ans. L’Italie s’engageait de son côté à ne pas attaquer le territoire du Saint-Père et même à empêcher toute attaque venant de l’extérieur et elle prenait à sa charge une partie proportionnelle de la dette des anciens Etats de l’Eglise.

Par une convention complémentaire le gouvcruement italien s’était engagé à transférer la capitale du royaume de Turin à Florence les choses malheureusement ne se passèrent pas sans troubles sanglants à Turin ; le ministère présidé par M. Minghetti céda la place, le 24 septembre, à une nouvelle administration dirigée par le général de La Marmora. Le transfert du siège du gouvernement à Florence fut sanctionné pourtant par la loi du 11 décembre t8G4 les administrations centrales commencèrent à se déplacer vers la moitié de l’année suivante ; le Parlement fut ouvert le 18 novembre 1865, dans ta nouvelle capitale du royaume.

Le 17 juin 1866 une guerre entre la Prusse et l’Autriche ayant éclaté, l’Italie qui s’était liée par un traité secret à la Prusse, déclara de son côté la guerre à l’Autriche. Après les journées de Sadowa en Allemagne, et de Custozza en Italie, il y eut suspension d’armes. Le 5 juillet, l’empereur d’Autriche avait cédé la Vénétie à l’empereur des Français, qui la déclara acquise à l’Italie, pour lui être remise à la paix. U y eut de la part de l’Italie des négociations pour obtenir la cession du Trentin, ou Tyrol italien, qui n’aboutirent pas. Le traité de paix fut signé entre la Prusse et l’Autriche le 23 août 1866, et entre l’Italie et l’Autriche le 3 octobre de la même année.

Comme on avait réservé le consentement des populations, celles-ci furent consultées le 21 et le 22 octobre, et donnèrent 647,246 voix pour l’union au royaume d’Italie et 69 contre. L’union de la Yénétie fut sanctionnée par décret royal du 4 novembre 1866, et ratiuée par la loi du 18 juillet t867.

Le ministère Ricasoli, qui avait succède au