Page:Block - Dictionnaire général de la politique, tome 2.djvu/20

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accompagnée de seize atédons d’or pour les seize drapeaux que vous m’apportez t. » GeoBroyY, baron de Châteaubriand, l’nn des aïeux de notre grand écrivain, accompagnant saint Louis à la Terre sainte, se distingua dans plusieurs combats. Le roi fut frappé du courage de ce troisième des neuf barons, pairs de Bretagne, quatiués princes sur tes monuments du quinzième siècle ; il voulut le récompenser, et lui fit changer les pommes de pin d’or de son écu, qui en était semé, en fleurs de lis d’or sans nombre sur son écu de gueules, avec cette tère devise JXoH sang teint les 6<tMK !<M de France.

Et cette jeune aile inspirée, cette glorieuse libératrice du sol de la France, Jeanne d’Are, qui expia son courage sur un bûcher, comment Charles VU reconnut-il ses services ? Ce fut en lui concédant de magnifiques armoiries. C’est à Meung-sur-Yére que le roi, en décembre 1429, accorda à Jeanne d’Arc et à toute sa famille des lettres de noblesse : < Aûn, dit le roi, de rendre gloire à la haute et divine sagesse des grâces nombreuses et éclatantes dont il lui a plu de nous combler par le célèbre ministère de notre chère et bien-aimée la pucelle Jeanne d’Arc, de Domremy, et que, par le secours de la divine Providence, nous avons i’espérance de voir s’accroître encore. Par une fort naturelle exception pour Jeanne d’Arc, les lettres d’anoblissement, données par Charles VII, comprenaient les mâles et les femmes à perpétuité. Ces lettres donnaient le nom de Du Lys à Jeanne et à sa famille, et coucédal~nt les armoiries suivantes d’asm’ à une épée couronnée d’argent en pal, la pointe en haut, la couronne passée et comme ~Mppor~ëe sur la pointe, croisée et pointée d’or~ et cdtoyée de <Ze :M ;~eMM de lis d’or.

Passons en Espagne. Revenu de son voyage de découverte, Christophe Colomb fut comblé d’honneurs et le roi lui donna les armoiries suivantes : au ler, de Castille, au 2’, de Léon, au 3’, une mer d’azur, semée d’iles d’argent, la moitié de la circonférence environnée de la terre ferme, des grains d’or répandus partout, les terres et les Ues couvertes d’arbres toujours verts ; au 4*, d’azur it quatre ancres d’or et au-dessous les armes des anciens Colomb de Plaisance, et pour cimier un globe surmonté d’une croix, avec cette devise : Por C~M<tMN y por Leon, nuevo mundo Bo~o Colomb. Voici, certes, de belles armoiries 1 Oa comprend que ces signes symboliques ont une véritable valeur historique et politique. JULES PAUTET.

CoMpABEz Armoirie, Drapean, Chevalerie, ~ !enston, Emblème, Hermine, Noblesse, Favitlen. HÉRAUT D’ARMES. Chez les anciens le héraut était un officier public chargé de déclaier la guerre et de proclamer le nom du vainqueur aux jeux. Au moyen âge les hérauts d’armes avaient des fonctions analogues ; ils étalent des officiers de guerre et de cérémonies. Le roi d’armes était le plus ancien des hérauts. HtRtDÏTË. Ce n’est pas de l’hérédité au sens purement politique, et particulièrement de l’hérédité royale, qu’il sera question dans cet article. Nous en parlerons an mot Monarchie. Il n’est question ici que de l’hérédité comme institution sociale et dans la famille. Le droit de propriété que !a loi reeonnatt, protège, organise, mais qu’elle ne crée pas, est avec la famille un de ces faits à la fois sacrés et nécessaires que la politique a pour tâche de faire respecter et de développer, et auxquels il lui est interdit de toucher arbitrairement. Une société dans laquelle la propriété est opprimée, entravée, ne saurait arriver qu’à l’état le plus imparfait de civilisation et de bien-être. Les exemples en abondent, et parmi les preuves de fait qui gtorinent la propriété, on a pn soutenir avec raison que son affermissement et son extension sont la mesure même de la prospérité des nations modernes, depuis l’Orient. où. elle ne reçoit que de trés-insufnsantes garanties, jusqu’aux pays les plus libres et les plus riches de l’Europe, qui protègent efficacement la sécurité des biens et en assurent la durée, la permanence.

Or, l’expérience atteste que la propriété ne peut subsister dans toute sa force, se développer dans toute sa liberté, produire tous ses bienfaits, que lorsqu’elle est unie à la famille, et consacrée par l’hérédité. Hérédité et famille sont des faits contemporains et solidaires, bien que l’hérédité ait tenu dans la société une place qu’elle n’a plus et qu’elle ne doit plus avoir. En abolissant l’hérédité des professions et des fonctions, la société donne satisfaction an droit, puisqu’elle favorise par là la liberté du travail et l’égalité civile ; elle se fait à elle-même un bien évident, en provoquant le développement de toutes les vocations et de toutes les facultés. En abolissant, au contraire, l’hérédité des biens, elle porterait atteinte au droit du père de famille, du propriétaire, au droit de la famille considérée comme un tout solidaire, et se porterait à elle-même un immense préjudice. Sans l’hérédité, la propriété se réduit à un pur usufruit. L’individu dans un pareil état de choses peut posséder encore, l’Etat seul est propr :taire. Combien cette propriété si imparfaite ne sera-t-elle pas bornée dans sa fécondité par le défaut de prévoyance, l’apathie, les désordres de l’individu sans lien et sans lendemain l Aussi cet état de choses est-il sans exemples, et fait-il place généralement à un franc et complet communisme, plus contraire encore aux droits de l’individu et aux besoins de la nature humaine, mais seul conforme aux lois de la logique. H est aisé de voir que l’idée de 1 hérédité, inséparable de la famille, est à la fois la condition de la tradition morale et de la perpétuité matérielle des nations. L’enfant reçoit de sa famille l’initiation à la vie intellectuelle et morale avant de la recevoir du grand milieu social. Les empreintes en sont d’autant plus durables qu’elles se forment par l’exemple et la persuasion, et que rien n’y parait contraint, arttnciel et monotone comme serait une éducation venant de l’État seul, et se transmettant