Page:Block - Dictionnaire général de la politique, tome 2.djvu/33

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tiques et à Sufnrage universel, tels que les États-Unis, tous les citoyens s’occupent de politique, ne serait-ce que pour les élections, et il s’y est formé une classe de gens pour laquelle la politique est exploitée comme une industrie. Les Etats-Unis comptent un grand nombre de politicians appartenant aux divers partis. Pour être enrdié dans cette classe, il n’est besoin ni de vertu, ni de talent, ni d’autor ; L’activité et l’intrigue suffisent. Les politicians peuvent prétendre à tout, aux emplois les plus élevés et même aux honneurs législatifs que les citoyens les plus éminents par la science politique recherchent avec moins d’ardeur dans cette mêiée bruyante et obscure des partis. C’est ainsi qu’aux ÉtatsUnis beaucoup d’hommes politiques, véritablement dignes de ce titre, demeurent en dehors du Congres, où les politicians abondent. Ils n’en conservent pas moins une influence réelle sur la conduite du gouvernement et sur l’opinion de leur pays.

Les révolutions trop fréquentes dévorent les hommes politiques, mais elles font éclore en grand nombre les po~ :c !’aM. C’est ce que l’on voit en France, où, de tout temps, d’ailleurs, il y a eu plus d’hommes politiques que d’esprit politique. Le contraire s’observe en Angleterre. C. LA VALLÉE.

HONDURAS. Une des cinq répubiiqnes de l’Amérique centrale. Superficie 60,390 (selon d’autres, 115.000 et même 150,655) kilomètres carrés. Le chiffre de la population est évalué à 350,000 et même (Henri de Suckau, tej ~o~M voies du progrès) 400,000 habitants, principalement des Indiens et des métis.

L’État de Honduras qui, après sa séparation de l’Espagne, fit un instant partie de la confédération de l’Amérique centrale, avec le Guatemala, le Salvador, le Nicaragua et le CostaItica, est-borné au nord et à l’est par la mer des Antilles, à l’ouest et au sud par le Guatémala et le Salvador, au sud-ouest par le Salvador. Son organisation politique est la même que celle de la plupart des républiques américaines. Le pouvoir exécutif y est exercé par un président élu pour 4 ans (constitution de 1865), assisté de deux ministres et d’un conseil d’État de sept membres. Le pouvoir législatif se partage entre un corps législatif composé de onze membres, et un sénat de sept membres. Le revenu du Honduras est évalué, en 1873, à 400,000 dollars. La dette extérieure est à la même date d’environ 600,000 dollars, et la dette intérieure serait, dit-on, de 450,000 dollars, mais le chiffre en parait inconnu. L’état d’agitation perpétuelle dont ces petites républiques sont le théâtre, tient surtout à l’imperfection de leur force militaire. On évalue à 600 hommes les forces entretenues par le Honduras, mais quelle est la valeur morale de cette troupe ?

L’instruction publique est tout entière entre les mains du clergé. Aussi, en ce qui concerne les classes inférieures, la distribution de l’enseignement est-elle tout à fait nulle.

La culture de la cochenille, de l’indigo et de la salsepareille, ainsi que i’éiévc du bétail, sont les grandes ressources du pays et composent, avec l’or et l’argent, le fonds de ses exportations.

Selon une communication ofnciene, la valeur de l’exportation serait de 1,305,000 dollars, dont or et argent 600,000 ; le reste en denrées de diverses sortes.

La capitale de l’État, Comayaguya, a une population de 18,000 habitants ; mais c’est surtout par les ports d’Omoa et de Trujillo sur l’Atlantique et Amapala sur le PaciOque que se fait le commerce d’importation. Inutile de dire que là, comme dans les autres parties de l’Amérique centrale, ce commerce est presque entièrement entre les mains des Anglais.

Le Honduras britannique se compose d’un territoire de 13,500 milles carrés (le mille = I,C09 mètres) renfermant la ville de Béiise. D’après des documents soumis au Parlement en )86t, la population de cette colonie, lors du recensement de cette même année t8G) (il n’y en avait pas encore eu de second en t873), était de 25,635 habitants. En 1869, le revenu public était de 36,630 livres st., et la dépense de 30,404.

La valeur de l’importation a été, en )869, de 151,189 liv. st., et la valeur de l’exportation de 175,033. Ces chiffres sont inférieurs à ceux des 15 années précédentes ; le commerce semble aller en diminuant, bien que le tonnage des navires entrant et sortant de cette possession soit resté presque stationnaire 1869, 58,i [6 tonneaux, entrée et sortie de tous pavillons réunis.

HONGRIE. Voy. Autriche.

HONNEUR. Il en est un peu des mots comme des titres de noblesse ; ils sont souvent plus anciens que la chose qu’ils désignent, de même que le titre est souvent plus ancien que la famille qui le porte. Une vieille chose a péri, et cependant le mot qui servait à la nommer lui a survécu ; une chose nouvelle, encore ~ans nom et sans titre, s’en empare, et le voilà qui recommence une nouvelle carrière plus glorieuse souvent que la première. C’est là en t particulier l’histoire du mot honneur. Le mot 1 est ancien, la chose qu’il représente est toute moderne. D’origine latine, comme l’indique son/ étymologie, ce mot désignait dans l’antiquité’’ romaine non pas cette vertu susceptible et téticate qui fut i’âme de nos pères, mais cette dignité extérieure qui s’attache pour ainsi dire à l’individu avec les charges dont i) est investi, cet éclat qui rejaillit de certaines fonctions et de certaines magistratures sur celui qui est appelé à les exercer. Un homme honorable, dans l’antiquité, était synonyme non d’homme vertueux, ni d’homme d’une conscience délicate, mais d’homme qui a été longtemps investi de magistratures qui appellent le respect et de fonctions qui commandent la déférence. L’honneur antique n’était donc pas autre chose que la marque de considération que l’exercice des