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dans la lune, laquelle, à vrai dire, n’est qu’un vaste système de trous et de cavernes profondes.

C’est, du moins, le témoignage d’un romancier anglais contemporain qui a été assez heureux pour profiter d’une occasion tout à fait unique de visiter la lune, ces derniers temps. Il en a même rapporté d’énormes barres d’or vierge que tout Londres a pu admirer. On sait enfin que l’or est à fleur de lune et aussi banal que les pierres sur ce satellite[1].

Ainsi se trouve expérimentalement corroborée, après des générations de caissiers, la métaphore bourgeoise d’un passage heureux à travers la lune, quand on se dérobe en emportant le bien d’autrui. Ainsi se démontre, avec une précision que j’ose qualifier d’astronomique, l’inhérence de l’idée de trou à l’idée générale de prospérité humaine. Le Bourgeois a deviné juste, comme toujours, mais cette fois, il nous précipite dans les cieux.


LXXXVII

Brûler la chandelle par les deux bouts.


M. Besoin comprit d’autant mieux qu’une gifle

  1. Les Premiers Hommes dans la Lune, traduit de l’anglais de H.-G. Wells, par Henry-D. Davray. Mercure de France.