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CVIII

Il n’est jamais trop tard pour bien faire.


Hostilité de l’adverbe « trop ». Nous voilà encore embêtés. Se pourrait-il vraiment qu’il ne fût jamais trop tard ? Devons-nous croire qu’il y a une heure où il est assez tard, sans être trop tard et une autre heure où il est trop tôt et qui serait la bonne pour mal faire ? Cette dernière heure si importante, où commence-t-elle, et où finit elle ? Dois-je m’arracher des bras du vice, à 5 heures et demie du matin, pour me précipiter, à 6 heures moins un quart, dans ceux de la vertu ? Est-ce assez tôt, ou un peu tard, ou même très tard, sans être trop tard ? Ferai-je mieux d’attendre à 7 heures du soir ou à minuit ? etc.

Mais laissons tout ça. De quoi s’agit-il, en substance, et qu’est-ce que les Lieux Communs, sinon la langue du Bourgeois ? La langue du Bourgeois, songez donc ! Alors quoi de plus simple ? et qu’est-ce que bien faire, sinon faire ce que veut le Bourgeois, ce qui lui plaît, ce qui lui profite, ce qu’il ordonne en ses commandements, et rien de plus ?

Il est bien certain, par exemple, que si vous voulez vous faire casser la figure pour lui et lui