Page:Bloy - Exégèse des Lieux Communs, Mercure de France, 1902.djvu/215

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La nature conçue par le Bourgeois moderne, lorsque cette bête puante a reçu un semblant d’éducation, est un prodige d’ânerie et de pédantisme que la brièveté de la vie ne permet pas d’expliquer. Tout ce qu’on peut faire, c’est de rêver sur l’autre prodige qui lui est consubstantiel et qui se nomme la nature même du Bourgeois. De ce côté, on peut dire qu’il y a du grandiose. Il suffirait peut-être de se rappeler le miroir à la renverse dont j’ai parlé, où la face de ce dernier des maîtres du monde est reflétée par l’effrayante Face de Dieu.

Vous savez que les philosophes d’a priori, ceux qui ne ramassent pas le crottin, ont tous dit, depuis le Calvaire, que la nature de l’homme était un état d’innocence et de perfection d’où il est tombé, en sorte que la Vertu ou la Beauté serait un retour vers le Paradis, juste le contraire de ce qui est enseigné dans les étables. Que penser de la « nature » d’une légion hideuse, aux millions de voix méchantes et confuses, demandant avec insolence le rapatriement chez les pourceaux ?


CXXIV

La Science.


Et voici le labarum des imbéciles. La Science !