Page:Bloy - Histoires désobligeantes.djvu/128

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déconcerta, il s’acharnait à découvrir la pleureuse tendre sur le sein de laquelle il eût pu poser, comme une gerbe de mimosas, son front chauve et pleine d’amnisties.

Peu doué, dans le sens physiologique, il réprouvait en amour les pulsations vives et ne réclamait, sans doute, que très rarement les joies inférieures.

Ce qui l’enivrait, le délectait, le désopilait, saboulait son âme de délices et répandait en toute sa personne le benjoin ou l’oliban des béatitudinaires langueurs, c’était de toucher à peine, de palper infiniment peu, de promener çà et là ― comme le bout de l’aile du zéphire, ― son appareil de tactilité ; cependant qu’il exhalait de mélodieux et pitoyables gémissements sur le triste sort des muguets ou des liserons flétris que foule aux pieds l’indélicatesse des aventuriers de la paillardise.



Une si belle constance devait être récompensée. Béatrix apparut un jour à l’itinérant des cieux.

Vous éclaterez de rire tant que vous voudrez, mais c’est comme ça. Elle s’appelait réellement Béatrix et piquait à la mécanique.

Némorin la rencontra dans un établissement de bouillon et la frôla sans lassitude pendant sept années. Ses entrailles, il est vrai, s’entr’ouvrirent sou-