Page:Bloy - Histoires désobligeantes.djvu/350

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tronçon de colonne torse arraché au tremblement de quelque basilique portugaise, — phase décisive suivie, peu de mois plus tard, d’un affaissement irrémédiable dont trois ou quatre maroufles de l’atelier furent les témoins éperdus. Je n’exprimerais jamais la sollicitude avec laquelle il frottait cet objet indéfinissable.

Après la catastrophe, il alla nu-tête par les rues.

Je ne crois pas qu’il ait jamais été positivement va-nu-pieds, mais ses bottines auraient fait juger séculières les sandales des anachorètes les plus déchaussés. Je demande la permission de ne pas insister sur cet endroit de mon poème qui finirait par être aussi long que le Paradis perdu et qui nous dessécherait autant que les prodromes évangéliques de la fin du monde, si je m’attardais aux accessoires.

Il faudrait je ne sais quelles hyperboles pour donner un aperçu de cette enveloppe d’un aborigène du malheur, qu’à la distance de beaucoup d’années, je me représente accoutré par la griffe même du Chérubin des Humiliations.

En voilà donc tout à fait assez de la digression et je reviens à mon histoire.



Lorsque j’eus l’extrême joie, longtemps espérée, de devenir l’ami et le compagnon de Marchenoir, je fus