Page:Bloy - Histoires désobligeantes.djvu/98

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Une institutrice genevoise très austère et un vieillard décoré tout à fait affable recevaient les visiteurs ou les visiteuses et rédigeaient la correspondance.

La fondatrice ne payait de sa personne que dans certains cas difficiles où l’éloquence était nécessaire. Elle se faisait appeler alors madame Aristide.

Un beau jour, « environ le temps que tout aime et que tout pullule », Pénélope, oui, Pénélope elle-même se présenta, réclamant aussi l’époux idéal !…

Je n’y étais pas, malheureusement, mais il paraît que ses exigences furent excessives et qu’il fallut l’intervention de madame Aristide.

Quelle rencontre et quelle scène ! Cléopâtre enragée de son anonyme dévoilé et Pénélope furieuse d’être prise en flagrant délit de concupiscence, tout à coup sortirent leurs âmes, leurs véritables âmes de mégères, mille fois plus puantes et plus odieuses que leurs carcasses, et réciproquement se les retournèrent sur la tête, comme des pots de chambre.