Page:Bloy - La femme pauvre.djvu/374

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« Mais il n’en voulut rien faire, ains s’en alla et le mit en prison jusques à tant qu’il eust payé la debte.

« Voyans ses autres compagnons ce qui avoit esté fait, furent fort marris : dont s’en vindrent, et narrèrent à leur Seigneur tout ce qui avoit esté fait.

« Lors son Seigneur l’appela, et lui dit : Meschant serviteur, je t’ay quitté toute ceste debte, pour tant que tu m’en as prié :

« Ne te falloit-il pas aussi avoir pitié de ton compagnon en service, ainsi que j’avoye eu pitié de toy ?

« Adonc son Seigneur courroucé le bailla aux sergens, jusqu’à ce qu’il luy eust payé tout ce qui luy estoit deu. »


Quel texte à paraphraser, la veille du jour où on étrangle les pauvres diables ! Tous les amnistiés, tous les libérés, tous les propriétaires du pays sont là, et il ne serait peut-être pas absolument impossible d’atteindre la conscience de quelques-uns. Mais le vicaire, qui est lui-même un pauvre diable et qui a la consigne générale de ménager les ventres pleins, tourne court sur « l’étranglement » et interprète la Parabole, si nette pourtant, si peu évasive, par le précepte infiniment élastique de pardonner les injures, noyant ainsi, dans la confiture sacerdotale de Saint-Sulpice, l’indiscrète et désobligeante leçon du Fils de Dieu.

Alors un nuage tombe sur Clotilde, qui s’endort. Maintenant, c’est un autre prêtre qui parle :