Page:Bloy - Le Désespéré.djvu/229

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l’inexpugnable espérance de n’avoir plus d’étoiles à découvrir.

Alors, dans la pénombre des garennes apostoliques, sous la plafonnante envergure de l’oie gallicane, on pâturait voluptueusement la moisissure du vieux schisme archi-décédé. Toute la tradition chrétienne étant réputée tenir dans les tomes appareillés du sublime évêque, et celui-là même résumant l’Église universelle en son ombilic, — puisqu’il avait fallu qu’il en fît un tapis de pieds pour son royal maître, — qu’avait-on besoin d’autre autorité et que pouvait tenter après cela, l’esprit humain démonétisé ?

La rature devint infinie. Tout ce qui s’est accompli depuis le xviie siècle y passa. La pédagogie catholique, pour se châtier d’avoir accordé naguère une estime folâtre à la créature de Dieu, décida de se cantonner éperdument et à jamais dans le catafalque du « grand siècle ». Donc, défense absolue d’écrire autre chose que des imitations de ce corbillard, et fulminant anathème contre la plus obscure velléité de s’en affranchir.

La plus inouïe des littératures est résultée de ce blocus. C’est à se demander, vraiment, si Sodome et Gomorrhe que Jésus, dans son Évangile, a déclarées « tolérables », ne furent pas saintes et d’odeur divine, en comparaison de ce cloaque d’innocence.

— Le grand jour approche ! — La vie n’est pas la vie, — Le Seigneur est mon partage, — Où en sommes-nous ? — L’éclair avant la foudre, — L’horloge de la passion, — Le ver rongeur, — Gouttes de rosée, — Pensez-y bien ! — Le beau soir de la vie, — L’heureux matin de la vie, — Au ciel on se reconnaît ! — L’échelle du ciel, — Suivez-moi et je vous guiderai,