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Page:Bloy - Le Révélateur du globe, 1884.djvu/389

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APPENDICES

au plus grand événement des races humaines. Il est Exceptionnel par le caractère de sa prédestination, la sublimité de son Ambassade, la grandeur de son but, et sa personnalité majestueuse, laquelle avant tout examen, toute information sur ses vertus et ses miracles, nous apparaît revêtue des signes de la Sainteté.

« Il est exceptionnel à ce point, que l’admission de sa Cause à la Sacrée Congrégation des Rites, au lieu de le grandir dans l’opinion, comme il arrive d’ordinaire, la rehausse elle-même. Elle s’illustre à son contact. Ne le dissimulons pas : quelque respectable que soit ce haut tribunal, ses jugements touchent peu les hommes du monde. Ils le laissent fonctionner à sa guise, sans se préoccuper de ses décisions. Mais cette fois, à l’indifférence succèdent la déférence et l’étonnement. Combien n’apparaît-il pas imposant, cet Aréopage Romain, qui cite à comparaître devant lui le plus grand des humains, celui que l’Éternel choisit pour instrument de sa providence ?

« Ce Serviteur de Dieu étant exceptionnel, sa Cause peut-elle être d’une autre nature que sa personne ? Ne se trouve-t-elle pas Exceptionnelle nécessairement ?

« Regardez :

« C’est la première fois que des laïques ont déféré au jugement de la Papauté un personnage historique oublié pendant des siècles.

« C’est la première fois quel’incrédulité, le matérialisme, ont osé disputer au Saint-Siège le droit d’évoquer une Cause de Béatification, et protester d’avance contre le jugement de Rome.

« C’est aussi la première fois que dans un but tout opposé, les ennemis de l’Église ont si bien calomnié un Serviteur de Dieu, que l’avocat du Diable se trouvera supplanté dans son rôle, et n’aura plus aucune accusation nouvelle à fournir.