Page:Bloy - Le Sang du pauvre, Stock, 1932.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ne coûte pas cher et on a fait une bonne action.

On ne sait pas le nombre de ces bienfaiteurs qui n’ambitionnent pas la publicité et qu’on désobligerait en les divulguant. Tout porte à croire qu’ils sont très-nombreux. On sait que les patrons ou chefs d’emploi, dans le commerce ou l’industrie, pour ne rien dire des administrations les plus respectables, sont, assez ordinairement, des sauveurs en cette manière. Les anglo-saxons ne sont pas seuls à pratiquer ainsi l’Évangile.

— Tu as faim, ma pauvre fille, tu as faim pour toi et, peut-être, pour d’autres qui te sont chers. Eh ! bien, tu as de la chance d’être tombée sur un homme généreux ! Voici du pain, il est à toi, seulement tu le ramasseras dans mon ordure.

Jésus est sur sa Croix de misère et il voit ces choses. Il en voit d’autres que ne peuvent pas voir les hommes. Il voit de tels actes aller dans l’Infini et il voit le majestueux abîme de son Épouvante, à Lui. C’est donc pour cela qu’il a souffert et qu’il a eu peur, ainsi qu’il est