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j. k. huysmans

observé que sainte Lydwine « ne fît point partie du groupe des Myroblites »[1], exclusion qui paraîtra rigoureuse à bien des gens.

Déplorerai-je, une fois de plus, les ravages de la bondieuserie chez cet écrivain qui fut naguère, en littérature, une si hautaine et si véridique arsouille ? Dirai-je enfin l’inconvénient lamentable de n’avoir que du talent, un certain talent, juste ce qu’il en faut et celui qu’il faut pour ne pas déplaire à une multitude engendrée dans les pacages paroissiaux — alors que serait indispensable, je ne dis pas du génie, mais quelque chose comme le Souffle de Dieu ?

L’histoire de sainte Lydwine est encore et plus que jamais à écrire, depuis le jour de sa naissance jusqu’à celui de sa mort ; l’histoire, non de ce qu’elle parut être, mais de ce qu’elle fut. Lorsque viendra l’historien, s’il doit venir, il faudra que cet ami véritable du Dieu vivant confonde une bonne fois, et pour jamais, non plus

  1. Sainte Lydwine, p. 290.