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j. k. huysmans

moi de croire que votre bonne foi a été absolument surprise et qu’aucun religieux de cette abbaye n’a tenu les propos qui furent rapportés. Ils sont, en tout cas, si parfaitement antimonastiques qu’il ne me resterait qu’à plaindre le moine qui les aurait commis.

En ce qui concerne la protestation de l’abbé de Ligugé contre mon volume L’Oblat, je n’ai pas cru devoir, depuis un mois, y répondre, par charité et par déférence pour sa personne. Elle me demeure, d’ailleurs, incompréhensible. Il est, en effet, spécifié, à diverses reprises, dans L’Oblat, que le monastère du Val des Saints, situé en Bourgogne, est différent du monastère de Ligugé, sis en Poitou.

Je ne vois pas très-bien dès lors pourquoi l’abbé de Ligugé veut reconnaître dans les bons moines de mon livre, les siens.

Cela dit, cette protestation ne sert, selon moi, qu’à justifier l’observation, notée dans le volume, qu’il existe un microscope spécial dans les cloîtres qui change tous les fétus en poutres ; et l’on est amené à se demander, en s’apercevant que les Bénédictins n’admettent aucune critique, si légère fût-elle, et ne veulent accepter que des adulations et des éloges, si le support dudit microscope ne s’appellerait pas, de son véritable nom, le manque d’humilité ?

Voilà, n’est-il pas vrai, un sujet de méditation tout trouvé, pour occuper ces moines.

Et puis… et puis… tous ces potins de province n’empêcheront pas heureusement que l’abbé de Ligugé — que