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les dernières colonnes de l’église

Avoir été l’un des enfants spirituels de saint Jean de la Croix, de sainte Thérèse et même du prophète Élie, avoir péroré, non sans fracas, dans la chaire de Notre-Dame, pour finir par le jupon retroussé d’une sectarienne et par la sale mendicité d’une sacristie interlope en la chasuble contaminée d’un cocu probable ! — assurément un tel avenir était peu capable d’enivrer Didon.

L’exemple du Déchaussé préserva, fort heureusement pour lui, ce Dominicain de l’épouvantable gaffe qu’il allait commettre. Il ne lâcha pas son Ordre et, plein d’énergie, se cramponna au tréteau de Savonarole.

Il put continuer ainsi d’allaiter l’admiration de quelques bas-bleus et d’un grand nombre de catholiques au douceâtre cœur dont le zèle religieux n’est certes pas dévorant, mais qu’un esclandre un peu trop corsé ferait déguerpir.

N’obtenant pas la permission de clabauder, comme autrefois, dans ces chaires sonores de Paris où les cabots apostoliques peuvent si aisément se faire adorer des femmes en les attisant