Page:Bloy - Sueur de sang.djvu/255

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

nistre. Lumière aux volets, cris à l’intérieur. Il n’y a pas moyen de se tromper sur le caractère du lieu.

— Maucot, dit le boucher devenu grave, tu m’as bien compris, n’est-ce pas ? Ici, nous sommes des morts. Nous ne sortirons de ce bordel que pour aller pourrir dans un trou. Si ça t’embête, il est encore temps de filer.

— Je m’en fous, répond le Maucot. Je n’ai plus personne et je veux bien crever avec toi, s’il y a du Prussien à manger.

Fleur-d’Épine, suivi de son acolyte, s’enfonce alors dans une venelle à peine visible, à côté de la maison, et qui ressemble à une fissure de ténèbres.

Il est chez lui, sans aucun doute, car c’est au moyen d’une clef tirée de sa poche que les audacieux s’introduisent, par une porte basse, dans un sous-sol puant et fangeux. Une vieille à moitié soûle, très probablement, dort avachie sur la table, auprès d’une abominable chandelle.

Un écrivain, lépreux du cœur, a donné sa parole que ces sortes de vieilles représentent la Vérité, qui est, comme chacun sait, beaucoup plus laide et beaucoup plus ignoble que le Vice.

— Comment ! c’est vous, monsieur Léonard ! cria celle-ci, tout de suite réveillée par une habi-