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VII

NOËL PRUSSIEN


Les trois cents yeux du petit bourg de M… se dilatèrent pour mieux voir les deux officiers allemands précédés d’un porte-lanterne, se dirigeant vers la maison du curé.

Les Prussiens, attendus avec angoisse quelques jours plus tard seulement, venaient d’arriver. On les avait entendus de loin dans la nuit sonore. Une voix d’épouvante avait crié : — Voilà les Prussiens qui arrivent, et un quart d’heure plus tard, au commandement de : Halt ! un roulement de crosses de fusils qui avait fait trembler les vitres attestait leur présence odieuse.

Aucun acte hostile. Ces étrangers ne paraissaient pas empressés, comme partout ailleurs, de molester l’habitant. Immobiles et l’arme au pied, ils faisaient