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le lépreux


Mourez parmi la voix que la prière emporte
Au ciel, dont elle seule ouvre et ferme la porte
Et dont elle tiendra les sceaux au dernier jour,
Mourez parmi la voix que la prière apporte,

Mourez parmi la voix terrible de l’Amour !


Avant la surnaturelle péripétie qui courba si glorieusement son âme, déjà ce puissant poète agité d’absolu avait, en se détirant au fond de son propre abîme, blasphémé les transports de l’Inspiration au profit de la Volonté qu’il prétendait uniquement adorer, s’adjurant lui-même d’écrire « des vers émus, très froidement, » et de ne pas s’en aller rêver aux bords des lacs.

Puis, raffinant sa haine de toute voie battue et de tout confort intellectuel, il déclara ne vouloir plus que « la Nuance, pas la Couleur, rien que la nuance… Et tout le reste, ajoutait-il, est littérature. » C’était préluder à la table rase de ce catholicisme intransigeant comme un donjon qui devait être son destin, et la voix qu’il entendait alors était le dicta-