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XII


Le lendemain, dans l’après-midi, Marie-Anna recevait ses amis. Henri Chesnaye était absent. Ils l’attendirent en vain. Les jeunes gens partirent à la nuit tombante et Georges dit :

— Il est peut-être malade… Je vais passer chez lui.

Marie-Anna resta seule, en proie à un commencement d’inquiétude et bientôt, de plus en plus tourmentée, elle regretta cette parole brève, indélicate même qu’elle avait dite à Henri en le quittant au retour de Québec.

Quelques minutes après cinq heures, on sonna. C’était lui. Marie-Anna reprit aussitôt possession d’elle-même, prête à la défensive.

Le jeune homme était très pâle. Il entra au salon et prononça après un grand effort :

— Je m’excuse, Marie-Anna, de n’être pas venu plus tôt. Je voulais te voir seule à seul et j’ai attendu que les autres soient partis.

— Quel événement viens-tu m’apprendre avec tant de solennité ? plaisanta-t-elle en s’essayant.