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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

vivement ses chaussures mouillées en s’écriant :

— Elle est toujours aussi maladroite, cette petite !

Et la pauvre petite s’en était allée en portant le coin de son tablier à ses yeux pleins de larmes !

Il y avait aussi Martine, et puis Henriette et puis d’autres encore qui vinrent au château le cœur sonnant joyeusement la chamade des retours et qui s’en retournèrent, têtes basses, sur l’air des déconfitures.

Le cœur de monsieur le vicomte avait s’oublier dans quelque salon quelque part sur la terre et jamais plus il ne reviendrait à Rézenlieu ! Ainsi meurt l’amour abandonné comme les fleurs qu’on cesse d’arroser au printemps et dont on ne retrouve plus à l’hiver que des squelettes de tiges noires !

Depuis son retour au château Jacques de Villodin menait une existence de cénobite, fuyant le bruit, enfermé dans le castel, écrivant pendant une heure et passant le reste du jour à rêvasser au fond d’un grand fauteuil. Le peu d’enthousiasme qu’il avait montré en recevant ses anciens amis grandissait le cercle de solitude qui l’entou-