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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

Les deux ouvriers se retournèrent. L’un d’eux étendit le bras dans la direction du fleuve et dit :

— Voyez donc cette barque, là… qui descend le courant.

Jacque regarda.

— Eh bien ? fit-il.

— Vous ne comprenez pas ? reprit l’Italien. Elle est en perdition ; elle va droit à la chute !

Jacques se rappela le récit du contremaître et frémit de la tête aux pieds. Le regard fixé sur la barque, la respiration un moment suspendue, il s’écria :

— Au câble, vite, un câble !… Il faut les sauver !

Il se précipita sur un tas de gros cordages déposés au pied d’une grue à vapeur.

Déjà on entendait des cris sur le fleuve. Trois personnes se tenaient dans la frêle embarcation à la même place où s’était trouvé ce malheureux qui périt dans la chute quelques mois auparavant.

La foule accourait de toutes parts.

Villodin, fiévreux, s’avança au bord du fleuve, prêt à lancer le câble quand la barque approche-