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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

d’œillades et un coup de coude, j’aurai fait tourner tes tendances d’artistes en aboiements d’amoureux enragé…

— Gilbert, interrompit Villodin, si tu continues, je vais te dire des sottises. Tu as des ambitions, mon ami, qui sont vraiment exagérées. Si puissant que soit Jupiter que tu mêles ici je ne sais pourquoi, il serait bien embarrassé pour faire de toi une jolie fille. Quant à me séduire après cette intéressante métamorphose oh ça, non, jamais ! Rien que penser qu’avant sa transformation, cette jolie fille s’appelait Gilbert Sansotnnet… j’irais m’ensevelir dans un monastère pour ne plus voir de femmes !… Vois, tu m’entraînes à bavarder pour ne rien dire et il y a longtemps que tu m’as compris.

— Oui certes, je t’ai compris, confessa l’autre d’un ton bonasse. Mais que veux-tu, je n’ai jamais pu prendre l’amour au sérieux. Je suis peut-être un grossier personnage ; je ne suis pas sensible à l’idéalisme des choses mais entre nous, je suis convaincu que tu penses de l’amour autre chose que ce que tu en dis. D’ailleurs, tu pratiques le flirt avec une maestria remarqua-