Page:Boethius - Consolation 1865.djvu/325

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LA CONSOLÀÃIIOY PHILOSOPHIQUE, LIV. l\’. 241 pables €LIX·IIlêll1€S pouvaient encore, par quelque échappée, entrevoir la vertu quiils ont abandonnée, s’ils savaient que les souillures de leurs vices seront purifiées par les angoisses du châtiment ; au prix de la vertu qui leur serait : rendue, ils tiendraient pour rien ces angoisses, et on les verrait répudier les bons offices de leurs défenseurs pour se livrer à la discrétion des accusateurs et des juges. (Yest pour cette raison qu’il nly a pas de place pour la haine dans le cœur du sage. En effet, quel autre qu’un insensé peut hair les bons ? et, à l’égard des méchants, la haine n’est pas plus raisonnable. En effet, si, comme la fièvre est une maladie du corps, le vice est une maladie de l°âme ; et si ceux qui souffrent dans leu1· corps nous semblent dignes, non de haine, mais de pitié, à plus forte raison, loin de les persécuter, devons-nous plaindre les malheureux que tourmente le vice, cette maladie mentale plus terrible que toutes les infirmités physiques.

Vin

A quoi bon déchaîner ces discordes fatales ? Provoquer le Destin, devancer l’avenir“ ? Sans que vous l’appeliez, la Mort sait bien venir Au pas précipité de ses noires cavales. Des serpents, des lions, des tigres et des ours L’impitoyable dent vous menace sans trêve ; (Test trop attendre encor : par le tranchant du glaive, Mortels impatients, vous abregez vos jours H5