Page:Boethius - Consolation 1865.djvu/379

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LA CONSOLATION PHILOSOPHIQUE, LIV. V. 295 divine ; elest, il semble, le seul moyen pour les hommes de converser avec Dieu et de s’unir par la prière à cette lumière inaccessible, avant d’en obtenir la jouissance définitive. Que si, persuadés de l’existence de la fatalité, nous cessons de croire à l’efficacité de l’espérance et de la prière, quel lien nous rattachera désormais au souverain maître de toutes choses il Il faudra donc que le genre humain, comme tu le disais mélodieusement tout à l’heure, détaché et séparé de son principe, succombe à sa misère.

VI

(jonipliee de l’erreur, quel perfide génie Des choses vic11t briser llétroit enchaînement ? Et de deux vérités détruisant l’harmonie, Les fait dans notre esprit lutter confusément ? (lhacune, vue à part, rayonne ; à ll’autre unie Elle devient mensonge et faux raisonnement. La vérité pourtant subsiste ; si notre âme Ne peut en pénétrer fin dissoluble trame, Clest qu’ai1jourd’hui, courbé sous le fardeau du corps, Dans l’ombre notre esprit voit expirer sa flamme, Et pour la ranimer s’épuise en vains efforts. La véritél se cache, et nous voulons surprendre Le regard qulellc voile et le mot qu’elle tait “l Sans doute notre esprit sait ce qu’il veut apprendre ? Alors pourquoi veut-il apprendre ce qu’il sait P S’il ne sait rien, il est plus téméraire encore :