Page:Boileau - Œuvres poétiques, édition 1872.djvu/466

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Dans vos écrits en plus d’un lieu,
Je vois qu’à mes dépens vous affectez de rire.
Mais ne craignez-vous point que pour rire de vous,
Relisant Juvénal, refeuilletant Horace,
Je ne ranime encor ma satirique audace ?
Grands Aristarques de Trévoux,
N’allez point de nouveau faire courir aux armes
Un athlète tout prêt à prendre son congé,
Qui par vos traits malins au combat rengagé,
Peut encore aux rieurs faire verser des larmes.
Apprenez un mot de Régnier,
Notre célèbre devancier :
« Corsaires attaquant corsaires
Ne font pas, dit-il, leurs affaires. »


XXXII

RÉPLIQUE A UNE ÉPIGRAMME PAR LAQUELLE LES JOURNALISTES DE TRÉVOUX AVAIENT RÉPONDU A LA PRÉCÉDENTE.

Non. pour montrer que Dieu veut être aimé de nous,
Je n’ai rien emprunté de Perse ni d’Horace,
Et je n’ai point suivi Juvénal à la trace.
Car bien qu’en leurs écrits, ces auteurs, mieux que vous,
Attaquent les erreurs dont nos âmes sont ivres,
La nécessité d’aimer Dieu
Ne s’y trouve jamais prêchée en aucun lieu,
Mes pères, non plus qu’en vos livres.