Page:Boileau - Œuvres poétiques, édition 1872.djvu/479

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CHAPELAIN.

Achève, et prends ma tète après un tel affront,
Le premier dont ma muse a vu rougir son front.

LA SERRE.

Et que penses-tu faire avec tant de foiblesse ?

CHAPELAIN.

O dieux ! mon Apollon en ce besoin me laisse.

LA SERRE.

Ta perruque est à moi, mais tu serois trop vain,
Si ce sale trophée avoit souillé ma main.
Adieu ; fais lire au peuple, en dépit de Linière,
De tes fameux travaux l’histoire tout entière :
D’un insolent discours ce juste châtiment
Ne lui servira pas d’un petit ornement.

CHAPELAIN.

Rends-moi donc ma perruque.

LA SERRE.

Elle est trop malhonnête.
De tes lauriers sacrés va te couvrir la tête.

CHAPELAIN.

Rends la calotte au moins.

LA SERRE.

Va, va, tes cheveux d’ours
Ne pourroient sur ta tête encor durer trois jours.


Scène II.



CHAPELAIN, seul.


O rage, ô désespoir ! ô perruque ma mie !
N’as-tu donc tant vécu que pour cette infamie ?