Page:Boileau - Œuvres poétiques, édition 1872.djvu/59

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larité de la vie d’un si grand prédicateur, que sans ce sermon, où heureusement quelques-uns de ses juges se trouvèrent, la justice, sur la requête de ses parens, lui alloit donner un curateur comme à un imbécile. C’est ainsi que M. Perrault sait défendre ses amis, et mettre en usage les leçons de cette belle rhétorique moderne inconnue aux anciens, où vraisemblablement il a appris à dire ce qu’il ne faut point dire. Mais je parle assez de la justesse d’esprit de M. Perrault dans mes réflexions critiques sur Longin, et il est bon d’y renvoyer les lecteurs.

Tout ce que j’ai ici à leur dire, c’est que je leur donne dans cette nouvelle édition, outre mes anciens ouvrages exactement revus, ma satire contre les femmes, l’ode sur Namur, quelques épigrammes, et mes réflexions critiques sur Longin. Ces réflexions, que j’ai composées à l’occasion des dialogues de M. Perrault, se sont multipliées sous ma main beaucoup plus que je ne croyois, et sont cause que j’ai divisé mon livre en deux volumes. J’ai mis à la fin du second volume les traductions latines qu’ont fait[1] de mon ode les deux plus célèbres professeurs en éloquence de l’Université ; je veux dire M. Lenglet et M. Rollin. Ces traductions ont été généralement admirées, et ils m’ont fait en cela tous deux d’autant plus d’honneur, qu’ils savent bien que c’est la seule lecture de mon ouvrage qui les a excités à entreprendre ce travail. J’ai aussi joint à ces traductions quatre

  1. Aujourd’hui nous écririons faites.