Page:Bois - L'Île d'Orléans, 1895.djvu/117

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époux serait privé de ses biens, que ceux qui avaient pris de lui des terres en concession les défricheraient, et il disposa des terres et seigneuries qui lui appartenaient, en faveur de la dite dame Éléonore de Grand-Maison, qui en devait jouir selon les conditions faites à son époux.

Les PP. Jésuites ont donc concédé cette terre du Fort, de madame de la Forest, un an avant qu’elle fut autorisée à en disposer. C’est en mars 1651, sous l’administration du gouverneur d’Aillebout, et non dès 1649, comme on l’a dit quelque part, que les sauvages Hurons furent conduits par le Père Ragueneau sur la terre du Fort, et madame de la Forest ne fut autorisée à jouir des biens délaissés par son mari qu’en mars 1652. (Nous trouvons ailleurs des renseignements encore plus étendus.)

En 1724, la terre du Fort, paroisse Saint-Pierre, fief Beaulieu, appartenait à Pierre Noël. Dans le contrat qu’il exhibe, devant le Conseil Supérieur, il est consigné que cette terre n’avait que cent arpents en superficie, et il n’en avait alors que soixante en sa possession. Or, par ces titres, on voit qu’en 1652, demoiselle Éléonore de Grand-Maison a concédé à Jacques Lévrier ces soixante arpents de terre, c’est-à-dire, six arpents de front sur dix de profondeur.[1]

  1. Acte du 3 avril, ratifié le 6 décembre, même année, par Jacques Gourdeau.