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L’AU DELA ET LES FORCES INCONNUES

étranges prophètes, que la science remplacera un jour la religion ?

— Dans ce cas la science deviendrait une religion et cela serait à recommencer. En somme, en France nous subissons une crise débilitante : l’heure est sans chaleur et c’est une douleur pour tout mystique.

Nous en vînmes à parler du surnaturel…

— Il est impossible de ne pas y croire, continua le grand écrivain. Mon opinion, cependant, c’est que tout est en nous. Le surnaturel réside surtout dans notre âme. Quant à moi pour ce qui est de l’incognoscible « j’ai laissé des blancs » comme on dit en langage d’aquerelliste ; mais je n’ai jamais voulu prononcer une parole de mécréant.

— Admettez-vous la pérennité du « moi » ?

— Je n’en sens pas le besoin. Mais je n’aime pas à me prononcer là-dessus. Nous étions un soir après souper avec Tourgenieff et, vous savez qu’à cette heure-là on parle toujours de l’amour ou de la mort. Je disais que mon dédain de la mort était surtout fait de mon activité, de