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L’AU DELA ET LES FORCES INCONNUES

recueils où l’on manie en France les idées. Néanmoins quelle distance entre M. Th. Ribot et M. Taine ! Taine ne pouvait toujours retenir cet élan vers la synthèse qui marque définitivement les esprits supérieurs. M. Ribot s’est toujours borné à l’analyse. Il a beau être philosophe et psychologue, nous ne saurons jamais sa conception sur l’âme et le monde ; c’est qu’il n’en a pas, je pense, ou que cela lui est égal. Il a recueilli les observations de médecins, de physiologistes, d’aliénistes et d’hypnotiseurs, et, avec ces documents, il est arrivera colliger des recueils intéressants, tels que la psychologie de la mémoire, ou les maladies de la volonté. Il écarte soigneusement toute idée ou toute opinion qui lui soit propre. Le Directeur de la « Revue philosophique » est un annaliste des menus faits de la conscience. Tandis que M. Félix Ravaissonet M. Charles Renouvier élaborèrent encore des systèmes ou les critiquèrent, M. Ribot étiquette et annote des dossiers.

La lettre que j’ai reçue de lui ne peut que nous confirmer sur cet état d’esprit amorphe, mais singulièrement prudent qui est devenu aujourd’hui une sorte de doctrine.