valeur des nouvelles croyances qui dès lors s’imposeraient à notre esprit.
» Quand il s’agit, en effet, de juger un fait inédit, une idée neuve, nous n’avons qu’un moyen : c’est de comparer cette idée ou ce fait aux notions antérieurement établies et dont la combinaison constitue l’étoffe de notre foi démontrable. Si cette pierre de touche venait à nous faire défaut — et c’est ce qui résulterait logiquement de la réalité d’un seul phénomène surnaturel ou extra naturel, c’est-à-dire d’un phénomène inconciliable avec le jeu normal des lois de la nature, — nous ne saurions plus que faire, nous ne saurions plus que penser. Nous en serions réduits à croire, au petit bonheur, quia absurdum, c’est-à-dire à bâtir sur le sable… Si 2 et 2 ne font plus infailliblement 4, partout et toujours, comment oser seulement entreprendre une addition, fatalement incertaine et douteuse ?
» Je sais bien, parbleu, que la science nous