Page:Bois - L’Au delà et les forces inconnues.djvu/230

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
207
L’AU DELÀ ET LES FORCES INCONNUES

— que j’ai peur. Soit ! j’accepte l’accusation.

» Oui, c’est vrai, j’ai peur. Peur de perdre mon temps d’abord. Peur, ensuite de m’égarer dans un labyrinthe sans issue, où je risquerais de laisser, comme tant d’autres que je sais et qui valaient autant que moi, sinon davantage, mon équilibre d’esprit et ma sérénité d’âme.

» S’il faut même dire toute ma pensée de derrière la tête, j’ajouterai que rien ne me semble aussi dangereux que cette épidémie de superstition qui sévit sur les générations contemporaines, avec d’autant plus de succès que s’allège davantage le contre-poids des habitudes cultuelles et des croyances religieuses. Il n’est que temps de réagir contre cette ivresse frelatée du mysticisme qui, du moment que les événements apparaissent comme pouvant être à la merci de je ne sais quelles forces surnaturelles, partout au dehors et au-dessus des lois nécessaires, fatalement indéterminées, capricieuses, rebelles à tout classement, réfractaires à toute prévision, échappant à tous les procédés traditionnels de recherche et de connaissance, aurait tôt fait de