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L’AU DELA ET LES FORCES INCONNUES

— Il est vrai, répondis-je ; mais, en vous quittant, je croirai avoir quitté la Grèce.


Comme je m’étais levé, M. Anatole France enfonça sur sa tête ce toquet rouge qui lui donne l’air d’un Dante frondeur qui aurait écrit l’ « Humaine Comédie »… et il me raccompagna dans l’escalier. Nous nous arrêtâmes devant une magnifique stèle funéraire transportée d’Athènes et suspendue comme chez elle à cette muraille.

— Je la donnerai au Louvre, me dit-il, ils n’ont pas un morceau pareil.

Ce chef-d’œuvre, en effet, pénètre par la route des yeux jusqu’à l’âme. Une femme à la fois triste et sereine y rend hommage à la mort ; dans ses yeux, il y a de l’espoir quand même, mêlé à la douleur, et l’autel funéraire a été entamé par le temps. La place où l’image du mort aurait dû être a disparu, et les yeux de la veuve regardent avec certitude dans le vide pour affirmer que le monde invisible est vivant…