Page:Bois - Les Petites Religions de Paris.pdf/84

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
77
UNE CÉRÉMONIE BOUDDHIQUE

car jamais un homme, fût-il mort dans la plus odorante vénération, n’a l’estomac de mille soixante et un Bouddhas.

Au bas de l’autel étaient tombés l’éventail et le chapelet parmi des pétales en miettes.

Cependant, je ne sais quoi de nain s’imposait à mon âme, malgré les icônes flambantes du piédouche, où ricanent les bénévoles démons aux six mains armées de lances et de glaives et chevauchant des taureaux verts, tandis que derrière, en auréole, tourbillonne une énorme roue de torture. Je songeai aux temples du Japon, aux fines architectures ornées de tableaux et de statues d’une fantaisie délicate et somptueuse, au milieu de vastes et riants jardins, où scintillent, laquées et dorées, des chapelles semblables à des bibelots d’étagères cent fois grandis, qu’habitent des moines extatiques et végétariens. Ah ! l’Europe rétrécit le bouddhisme !… Aussi me suis-je expliqué le