Un carrefour de route, à gauche la maison d’un marchand de vin, une table en dehors, à droite un petit banc de pierre.
Scène PREMIÈRE
Il entre du fond à droite en pleurnichant, il tient un bâton avec le petit paquet traditionnel. — Accent alsacien.
- Me chasser,
- Me forcer
- À laisser
- Mon service,
- Dieu quel caprice
- Que voici
- Quel merci
- Paye ici
- Mon office.
- Quelle injustice,
- Qu’ai-je donc fait ?
- Oui par quel trait
- Par quel méfait
- Sanguinaire
- Ai-je du vieux bourru
- Encouru
- La colère ?
- Tout ce qu’un maître nous demande,
- Devient sujet à contredit,
- C’est toujours bien quand il commande,
- Toujours mal quand on obéit.
- Ah ! nous sommes de pauvres êtres
- Quand ils nous ont dans leurs filets !
- Ce n’est qu’en n’ayant plus de maîtres
- Que seraient heureux les valets !
Savez-vous le prétexte qu’il prend pour me renvoyer, il prétend que je ne parle pas bien français. Pas bien français moi ! Je vous en fais juges. Il dit que je fais mal les commissions ; vous allez voir… Ah ! il faut vous dire que mon maître, il va se marier à une jeunesse… L’autre jour, il donnait un repas à sa future et à son père… c’était le deuxième… pas le deuxième père… non, le deuxième repas. « Fritzchen qu’il me dit… Fritzchen, au dernier dîner, j’ai remarqué que ma future adorait les bijoux ; elle s’extasiait sur la pierre