Page:Boissonnas, Un Vaincu, 1875.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


28
Un Vaincu.

peine seraient décuplés par l’obscurité, la pluie et la violence du vent. Partir à cette heure était se vouer à la mort, ou tout au moins risquer de s’égarer et de rester jusqu’au matin perdus dans le labyrinthe des roches, incapables, par conséquent, de servir en rien le général Scott.

Le capitaine Lee leur dit alors sa résolution de porter immédiatement les nouvelles ; il irait seul et essaierait le lendemain d’amener l’armée par une route moins périlleuse. Ses compagnons s’écrièrent qu’il cherchait la mort en traversant ce désert la nuit, par une semblable tempête, et le supplièrent d’attendre le jour, lui faisant observer que toute sa force et toute son adresse ne l’empêcheraient pas de s’égarer. Mais le capitaine Lee sentait combien il était important que le général fût instruit aussitôt que possible de la présence du corps mexicain, et contraignant ses membres lassés à servir son énergique volonté, il s’engagea au milieu des roches.

On devine ce que dut être un pareil retour. Guidé dans l’obscurité seulement par la direc-