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UNE FAMILLE PENDANT LA GUERRE.

bien battus. En somme, nos généraux sont contents de nous et nous le sommes d’eux. Espérons que cela va marcher rondement maintenant.

Mais qu’on est donc las et qu’on a faim ! Avec cela, le temps est affreux. — Le père Barbier s’est faufilé jusqu’à moi tout à l’heure. Son fils n’a rien, mais son sergent a été tué raide à côté de lui.

Du même à la même.
11 novembre.

Impossible de vous dire d’où je vous écris, chère maman, je n’en sais rien. Nous campons sous nos petites tentes en plein champ, en pleine boue. Il pleut, il pleut, décidément il pleut trop.

Mais que cela réchauffe et restaure d’être enfin victorieux ! car c’est de plus en plus une victoire. L’ennemi se retire sur tous les points, et autant il se retire, autant nous avançons. Le 15me corps a dû réoccuper Orléans. J’aurais voulu être des troupes qui y sont entrées. Cela doit être si bon de délivrer ! J’aurais pensé tout le temps à Paris. Que Dieu veuille donc une fois nous y mener !

On dit que messieurs les ennemis commencent à réfléchir, et qu’ils y croient enfin à cette armée de