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UNE FAMILLE PENDANT LA GUERRE.

Adieu, mon cher, mon brave André ! Des nouvelles, des nouvelles ! Nous t’en supplions !

Monsieur de Vineuil à madame de Vineuil.
Paris, 16 novembre.

Enfin des nouvelles ! Juge de ma joie ! et pourtant il ne s’agit que de quatre mots, tout juste, et qui peuvent avoir quinze jours de date ! Tels qu’ils sont, mes quatre mots, ils me rendent si heureux que j’en suis à me reprocher de pouvoir jouir autant quand les angoisses ou les détresses qui m’entourent sont toujours au même point.

H… est entré chez moi ce matin, une lettre ouverte à la main. Elle était de sa femme, de Genève, et avait passé par la valise du ministre d’Amérique. Elle contenait pour moi ceci : Bonnes nouvelles des Platanes et donnait avec la même brièveté des nouvelles d’un grand nombre de familles. Écris de suite à Mme H…, dis-lui la joie qu’a causée son message, supplie-la de le renouveler, tiens-la au courant de ce qui vous arrive, parle-lui d’André… Était-il compris dans la désignation Platanes, mon brave garçon, lui qui les a quittés depuis si longtemps ? Et s’il allait bien d’ailleurs quand la lettre a été écrite, l’affaire de Coul-