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Scène II.

ÉLIANTE, LE MARQUIS, LE BARON.
Le Marquis, à Éliante.

Madame, vous voulez bien que je vous présente ce gentilhomme français ? Il est mon parent et mon rival tout ensemble. Il vous a vue chez Clorinde. Vous avez fait sa conquête sans le savoir. Il cherche l’occasion de vous le déclarer : elle s’offre ; je la lui procure.

Éliante.

En vérité, marquis…

Le Marquis, l’interrompant.

Sous un air timide et discret, c’est un garçon dangereux, je vous en avertis. Il veut me supplanter, madame ; il veut me supplanter.

Éliante.

Brisons là ; c’est pousser trop loin la plaisanterie.

Le Baron.

Madame, la plaisanterie ne tombe que sur moi ; je la mérite. Le marquis, en badinant, n’a dit que la vérité. Pardonnez un transport dont je n’ai pas été le maître. Je n’ai pu m’empêcher de lui avouer que je n’avois jamais rien vu de si adorable que vous, et de lui témoigner une surprise, mêlée de