Page:Boissy-Oeuvre de Théâtre de M. Boissy. Vol.5-1758.djvu/285

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LE ROI.

C’est pour vous couronner qu’aujourd’hui j’en dispose ;
Sur mon trône, tous deux, vous allez être assis.

SOPHRONIE.

Votre fils doit lui seul…

LE ROI.

Votre fils doit lui seul…Non, ce fils trop fidéle
À me justifier par son humeur cruelle,
Ce qu’ont prédit de lui les astres ennemis,
Vient d’épuiser l’amitié paternelle ;
La prison qui fut son berceau
Va devenir sa demeure éternelle
Et sera son tombeau.
On saura, dans la tour, le convaincre sans peine,
Que tout l’éclat de la grandeur humaine,
Qui dans ce moment l’éblouit,
Disparoît, comme une ombre, aux yeux qu’elle séduit,
Et n’est rien qu’une vapeur vaine
Que le sommeil enfante, & le réveil détruit.

(Il sort avec Fédéric.)