Page:Boissy-Oeuvres de Théâtre de M. Boissy. Vol.2-1773.djvu/191

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Scène III.

LA MARQUISE, MONTVAL, LISETTE.
LA MARQUISE.

Ma Niece, maintenant, comment se trouve-t-elle ?

LISETTE.

Elle est beaucoup plus calme, & j’ai fait dans mon zele,
Du Médecin Prussien, un portrait si flatteur,
Que l’estime chez elle a dissipé la peur.

LA MARQUISE.

Consent-elle à le voir ?

LISETTE.

Consent-elle à le voir ? Oui, mais comme elle est lasse
De rester dans sa chambre, & veut changer de place,
Elle consultera Monsieur dans ce Sallon.

LA MARQUISE.

J’y serai.

LISETTE.

J’y serai.Pardonnez, soit caprice ou raison,
Elle ne veut que moi pour toute compagnie,
Et ne peut qu’à monsieur dire sa maladie.

LA MARQUISE.

Elle est donc résolue à déclarer son mal ?

LISETTE.

Oui, la douleur la force à cet aveu fatal.
Daignez la laisser seule, elle vous en supplie.

LA MARQUISE.

Mais je ne conçois rien à cette fantaisie.

MONTVAL.

Avec moins de contrainte elle s’expliquera,
Et je ne répons point du succès sans cela.

LA MARQUISE.

La chose étant ainsi, Monsieur, je me retire,