Page:Boiste - Dictionnaire universel, 1851.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

xxvi PRINCIPES DE GRAMMAIRE FRANÇAISE,

Partout. Adverbe de lieu. En tous lieux : Il va partout ; Un quelque lieu que ce soit : On se moque de lui partout où if va.

Peu. Adverbe de quantité, opposé à Beaucoup. Manger, parler peu. Avoir peu de bien. Peu de temps, Peu Je gens. Subst Le peu que j’ai fait. Votre peu d’attention ; après l’adjectif un : Attendez un peu ; explétive ment : Ditesmoi un peu ; sans article, dans le sens, de Peu de chose : Vivre, de peu. -PEU À TEU, loc. adv. Lentement. Cela vient peu à peu. — DANS PEU, sous PEU, loc adv. et elliptiques, Dans peu de temps. — PEU APRÈS, loc. adv. Peu de temps après. — QUELQUE PEU, loc. adv. Un peu. — TANT SOIT PEU, loc. adv. Très-peu. —À PEU PRÈS, À PEU DE CHOSE PRÈS, loc. adv. Environ : Ils sont à peu près du même âge ; substantif. L’a peu près suffit dans certaines choses.

— Si PEU, AUSSI PEU, TROP TEU, loc. relatives et comparatives. Vous y serez si peu, aussi peu que vous voudrez. Il a trop peu d’activité pour~ réussir.-POUR PEU QUE, loc. conjonct. toujours suivie du subjonctif. Pour peu que vous le désiriez, Si vous le désirez le moins du monde.

Peut-être. Adverbe dubitatif. Il viendra peut-être. Substantiv. Vous vous fondez siw un peut-être.

Pis. Aderbe comparatif de Mal. — Adjectif de comparaison. // n’y a rien de pis que cela. — Subst. Le pis que j’y trouve. — Au ris ALLER, foc. adv. En supposant les choses au pire état où elles puissent être. Pis aller, substantif.

C’est votre pis aller. — DE MAL EN PIS, DE ris EN PIS, loc. adv. De mal

ou de plus mal en plus mal.

Plus. Adverbe de comparaison, Davantage. // est plus content qu’un roi. J’ai fait plus de deux lieues à pied. J’irai plus loin que vous. — Avec la négation, sans tenir lieu de comparatif, il marque cessation de quelque action, de quelque état, ou absence de quelque chose qui existait auparavant. Je n’y pense plus. Il n’est plus le même. Il n’y a plus d’argent. — Absol. et sans que la négation soit exprimée. Plus de chagrin, etc., N’ayez plus de chagrin. — Précédé de l’article, il devient superlatif. C’est le plus méchant homme du monde.

— Absol. Outre cela, formule usitée dans les inventaires, etc. Plus, une armoire.

— Subst. Le plus que je puisse faire. Le plus ou le moins. (Voir MOINS.)

— Précédé de l’article, et joint à un autre mot, il devient avec celui-ci un seul et même substantif. La plus-value, etc. — DE TLUS EN TLUS, loc. adv. qui marque du progrès. — Au PLUS, TOUT AU PLUS, loc. adv. qui marquent le plus haut point où une chose puisse atteindre.—TANT ET PLUS, loc. adv. Beaucoup.

— IL T À PLUS, BIEN PLUS, QUI PLUS EST, DE PLUS, loc. adv. qui annoncent qu’on va dire quelque chose de plus fort que ce qui précède. — NON PLUS QUE, loc. comparative. Pas plus que. — Ni PLUS NI MOINS QUE, loc. compara- 1ive. Tout de même que : Je ne l’aime ni plus ni moins que si j’étais son frère ; absol. : II n’en sera ni plus ni moins. — PLUS OU MOINS, loc. adv. À peu près, à différents degrés. — SANS PLUS, loc. adv. qui se construit avec le verbe à l’infinitif : Sans plus différer ; avec un substantif et la préposition de : Sans plus de façon ; absol. : Je vous en donnerai dix francs, sans plus. -D’AUTANT PLUS, loc. adv. qui sert à relever l’importance d’un motif : Vous devez d’autant plus le craindre, qu’il a beaucoup de crédit ; il est toujours suivi de que, si ce n’est lorsqu’il esl précédé du pronom relatif en : Il en est d’autant pkis à craindre. — PLUS TÔT, PLUS TARD, PLUS LOIN. TLUS PRÈS, loc. adv. de temps et de lieu, qui se construisent avec ou sans l’article, selon qu’elles indiquent un comparatif ou un superlatif : Arriver plus tôt, plus tard. Aller le plus loin, approcher le plus près possible ; substantif. : Le plus tôt, le plus tard, le plus loin, le plus près sera le mieux ; absol. Au plus tôt, Le plus promptement possible. — PLUTÔT, en un seul mot, et en retranchant Ys, marque préférence : Plutôt mourir qu’être esclave ; absoL Je mourrai plutôt.

Poimtant. Adverbe. Néanmoins, cependant ; sert de conjonction marquant opposition. Il est habile, et pourtant il a fait une grande faute.

Quand. Adverbe de temps. Lorsque, dans le temps que : Je partirai quand je pourrai. Quand Dieu créa le monde ; par interrogation, Dans quel temps ? Quel temps ? Quand viendrez-vous ? Depuis quand est-il venu ?

Quant. Adverbe qui est toujours suivi de la préposition à, Pour ce qui est de. Quant à moi, je suis tout prêt.

Soudain. Adverbe de temps. Dans le même instant, aussitôt après. // dit, el soudain il partit.

Tandis. Adverbe de temps qui est toujours suivi de que. Pendant le temps. Il s’amuse tandis que nous travaillons.

Tant. Adverbe qui exprime une quantité indéfinie, et qui a souvent pour corrélatif la conjonction que. Ne parlez pas tant. Il a tant d’amis, qu’il est sûr de réussir. — En si grande quantité, à un tel excès. Il mangea tant, qu’il en creva. Il ne faut pas tant discourir. — Il sert à indiquer toute sorte de nombre qu’on n’exprime point : Je lui ai donné soixante et tant de francs ; une certaine proportion, un certain rapport entre les choses dont on parle : Tant bon que mauvais. — Avec la négation, il signifie quelquefois Autant : Rien ne ma tant fâché que cette nouvelle ; par foi me d’exclamation, À tel point : Tant le monde est crédule ; suivi de que, Aussi loin que : Tant que la terre le pourra porter, ou, en abrégeant, Tant que terre, etc. ; Aussi longtemps que : Tant que je vivrai. — TANT PLUS QUE MOINS, loc adv. el fam. A peu près.—TANT MIEUX, loc. adv. qui marque la satisfaction. S’il réussit, tant mieux pour lui.—TANT ris, loc. adv. opposée à la précédente. Si cela arrive, tant pis. — TANT S’EN FAUT QUE, Bien loin que. Tant s’en faut qu’il y consente, qu’au contraire il s’y oppose. — TANT Y À QUE, loc. fam. Quoi qu’il en soit. Tant y a qu’il est mort. — Si TANT EST, loc. fam. Si la chose est. J’irai, si tant est que je le puisse.

Tantôt. Adverbe de temps qui s’emploie pour le futur, Dans peu de temps ; sa signification est ordinairement renfermée dans l’espace du jour où l’on

parle : Je le verrai tantôt ; en parlant du passe, mais toujours de la même journée, Il v a peu de temps : Je l’ai vu tantôt ; en parlant d’un temps indéterminé, Bientôt, se met ordinairement avec un verbe au présent. Mon ouvrage est tantôt terminé. — TANTÔT, redoublé, marque.des changements plus ou moins fréquents d’un état à un autre, une diversité quelconque, soil dans une même chose, soit dans les choses de même nature. Il est tantôt gai, tantôt triste. Ce mot signifie tantôt telle chose, tantôt telle autre. La forme de ces. édifices est tantôt ronde, tantôt carrée. . r

Tard. Adverbe de temps. Après le temps nécessaire, détermine, convenable ; après le temps ordinaire et accoutumé : Le secours est arrive tard, trop^ tard. Vous venez bien tard. Se lever, se coucher tard. Les vendanges se fonttard celte année ; par rapport seulement à la durée du jour, Vers la fin de la journée : Nous ne pouvons arriver que tard au gîte. — Adject II est bientard pour commencer. — Substantiv. Il est arrivé sur le tard.

Tellement. Adverbe qui est ordinairement suivi de que. De telle sorte : Il est tellement préoccupé, que… ; dans le sens de De sorte, et famiL : Tellement donc que vous ne voulez pas vous mêler de cette affaire. — TELLEMENT QUELLEMENT., loc. adv. et fam. D’une manière telle quelle, ni fort bien, ni fort mal, mais plutôt mal que bien., Ils’acquitte de son devoir tellement quelle ment.

Tôt. Adverbe de temps. Promptement, dans peu de temps. Allez tôt. Revenez tôt. Vite et tôt ; phrases pop. Il faut mourir tôt ou tard. Vous ne sauriez, venir trop tôt. — Joint aux adverbes bien, si, aussi, il forme avec eux un seul mot. Vous avez eu bientôt fait. Vous n’arriverez pas sitôt que moi. Il est arrive aussitôt que vous. — Sitôt que, aussitôt que signifient aussi Dès que. Sitôt qu’il en reçut la nouvelle, il partit. Aussitôt qu’il l’aperçut, Il alla au-devant de lia.

Toujours. Adverbe de temps. Continuellement, sans cesse : C’est une source qui coule toujours ;—Sans exception, en toute occasion : Les plus grands esprits ne sont pas toujours les plus agréables. Cet ouvrage plaira toujours ; — Le plus souvent, ordinairement : Il est toujours de bonne humeur. Il ment toujours ;

— En attendant, néanmoins : Je vous suivrai, allez toujours. Quoi que vous en disiez, j’irai toujours mon chemin ; — Aumoins : Sijenaipas réussi, toujours ai-jefait mon devoir.

Toutefois. Adverbe équivalent à Néanmoins, mais : Et toutefois je vous dirai… Toutefois on peut objecter que…

Trop. Adverbe de quanlilé. Plus qu’il ne faut, avec excès : Un vase trop plein. Il a trop travaillé ; précédé de la négative pas, signifie Guère : Cela n’est pas trop bien ; suivi de l’adverbe peu, Pas assez : Il en a trop peu. — Subst. Je me piains du trop.

Y, . Adverbe relatif. En cet endroit-là. Voulez-vous y aller. — l’n’est quelquefois qu’une espèce de particule explétive : // y a des gens. — Il signifie aussi : À cela, à cette personne-là. Quant à la raison que vous m’alléguez, je m’y rends. C’est un homme équivoque, ne vous y fiez pas.

Il faut observer que, quand y est placé immédiatement après la seconde personne du singulier de l’impératif, on ajoute à cette seconde personne une s euphonique : Vas-y. Donnes-y tes soins.

CHAPITRE VIII.

DE LA PRÉPOSITION (i).

Préposition. Partie du discours, invariable, qui se place entre deux termes qu’elle lie ensemble en exprimant un rapport de l’un avec l’autre. Préposition de temps, de lieu. Le mol qui la suit s’appelle Régime ou Complément de la préposition. Préposition inséparable, celle qu’on ne peut séparer du mot avec lequel elle fait un tout, sans changer la signification de ce mot, telles que Avant, arrière. Avant-bras. Arrière-corps, etc.

À, devant les différentes parties du discours, marque tendance ou direction vers un lieu, vers un terme ou un objet quelconque. Aller à Rome. Arriver à bord. Atteindre au but.— Par extension, devant les mots qui indiquent le terme ou le but, la fin d’une action. Renvoyer une affaire au lendemain. Servir à tel usage. Boire à la santé de quelqu’un. — Devant le complément indirect des verbes transitifs, il marque de même le terme, la fin de l’action. Donner uu livre à quelqu’un. Se livrer à l’étude. — Quelques verbes se construisent, devant l’infinitif, tantôt avec la préposition à, tantôt avec la préposition de, mais dans des sens un peu différents. Commencer à, désigne une action qui aura du progrès, de l’accroissement. Cet enfant commence a parler. Commencer de, désigne une aclion qui aura de la durée. Il commence de pleuvoir. Continuer à, suppose une action commencée. Continuons à jouer. Continuer de, désigne une action qu’on a l’habitude de faire. Mon frère continue de jouer. — A, placé entre deux nombres, en laisse supposer un qui est intermédiaire. Vingt à trente personnes. Douze à quinze francs. Il se place aussi

entre deux nombres consécutifs, lorsqu’ils se rapportent à des choses qui peuvent se diviser par fractions. Deux à trois livres de sucre. Cinq à six heures.

— A, suivi d’un infinitif, équivaut souvent au participe précédé de la préposition en. À le voir (en le voyant), on juge de son état. —À, modifie la signification de plusieurs verbes. Prétendre la première place, l’exiger comme

(i) Mous donnons ici un tableau complet des prépositions avec le résumé des observations principales auxquelles elles peuvent donner lieu.