Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


« Bien loin d’imiter Castillon, disait M. Le Roux de Lincy, je me suis appliqué à reproduire les textes de l’ancienne Bibliothèque bleue. Il faut respecter cette version admise par le peuple ; elle est sacramentelle et nous a conservé la mémoire de nos plus anciennes traditions. En effet, quand on lit le catalogue de Nicolas Oudot, on y retrouve avec plaisir tous ces récits dans lesquels se sont perpétuées les légendes, ou sacrées ou profanes, qui ont été célèbres en Europe pendant le moyen âge. On doit considérer la Bibliothèque bleue comme étant la dernière forme de cette littérature romanesque si nécessaire à bien connaître quand on veut comprendre la vie privée de nos aïeux. »

Pour nous qui ne songions point à imprimer un recueil pour les archéologues et les bibliophiles, mais qui nous adressions aux enfants, nous n’avons pas dû leur présenter ces légendes telles quelles, dans leur appareil archaïque et avec leurs erreurs elles-mêmes. Nous n’avons introduit ni épisodes, ni situations ; mais nous avons, sans détruire la physionomie de chaque récit, retranché tout ce qui est tombé en désuétude dans le style ; et nous avons fait que rien ne s’y rencontrât qui aujourd’hui même ne se pût écrire.

De cette manière le volume entier a un même aspect et il n’enseignera point aux enfants plusieurs langues.

Nous n’avons d’ailleurs eu que des modifications bien légères à introduire dans ces textes pour les amener à une harmonie suffisante, et, si nous nous sommes permis de faire suivre chaque légende d’une sorte