Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/48

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VII

Où il est question de Chlother II et de son humeur farouche.

Chacun était frappé d’épouvante en songeant à ce que Chlother allait dire lorsqu’il serait de retour. On savait que Sadragésile jouissait de toute sa faveur et on avait tout à redouter de sa colère. Chlother II était en effet un roi sans miséricorde. C’est ici le lieu de rappeler deux traits de son histoire. Quelle ne fut pas sa fureur le jour où il apprit que ses lieutenants avaient été battus du côté de la forêt Noire par le farouche Acrol, roi des Boiares ou Bavarois ! Jamais tempête ne se leva plus impétueuse. En un instant les jeux sont suspendus dans la métairie royale à Clichy ; la corne appelle cavaliers et fantassins ; on part ; sur toute la route l’armée remuante et bruyante voit ses rangs se grossir : bientôt l’ennemi est atteint, il est vaincu. Ivre de joie, Chlother oublie Dieu qui lui a permis de vaincre ; il n’a qu’une pensée, il veut que le bruit de sa vengeance retentisse à jamais dans la postérité. On amène devant lui trente mille prisonniers ; il leur annonce qu’ils méritent la mort et qu’il ne fera grâce qu’à ceux d’entre eux dont la tête ne s’élèvera pas au-dessus de son épée.

Sur un signe du roi, les prisonniers sont amenés un à