Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/68

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et ces neuf mille familles, s’y étant disséminées, y vivaient tranquillement de l’agriculture. Vaincu par les Vénèdes, Dagobert se rappela que les Bulgares avaient la même origine que ses vainqueurs, et quoiqu’il n’eût pas même un soupçon à concevoir sur leur conduite, dans un moment d’ivresse, il donna l’ordre de les faire tous massacrer. On reconnaissait là le petit-fils de Frédégonde. L’ordre épouvante ceux qui le reçoivent ; ils se le font répéter avant de le transmettre. La stupeur peinte dans les yeux de tous ceux qui l’environnaient ne détourna pas Dagobert de sa résolution effroyable. Un corps de cavalerie envahit le pays des Bavarois, et fondit à l’improviste sur les villages des Bulgares. Il ne s’échappa que sept cents personnes de ce carnage.


XIII

Le dernier festin joyeux de Dagobert.

Pour ne plus s’exposer à un échec semblable à celui que les Vénèdes lui avaient fait subir, Dagobert redoubla de sévérité dans son royaume ; il rendit la discipline de ses troupes aussi rigoureuse qu’il le put, et il se décida à réduire à l’obéissance deux contrées des Gaules, qui dans leurs âpres retraites avaient conservé leur indépendance. Les Bretons,