Page:Bolingbroke - Des devoirs d'un roi patriote et portrait des ministres de tous les temps, 1790.djvu/33

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que nous en aurons pour notre défense ; mais il ne faut pas perdre de vue que cette force militaire est une arme bien dangereuse dans les mains des mauvais rois et des mauvais ministres ; nous ne pouvons devenir soldat pour la défense comme pour l’attaque que selon els circonstances et selon les forces relatives des autres puissances de l’Europe. Ne dénaturons point notre essence ; nous sommes des animaux amphibies qui ne devons venir à terre qu’accidentellement. La mer est notre élément ; là réside notre plus grande force et notre plus grande sécurité.

Je terminerai cet écrit en considérant mon roi patriote sous un dernier point de vue, celui qui concerne son caractère personnel, sa conduite vis-à-vis des autres hommes, et en un mot sa vie publique et privée . Je veux parler de la décence et de la grâce, appelée par les Français bienséance, par les latins decorum et par les Grecs urexon, attributs inséparables de la vertu. De même que la beauté est toujours accompagnée de la santé, il semble, comme disent les stoïciens, que la vertu doit avoir son lustre.

Il y a, dans les ouvrages d’art, certains coups de perfection qui ne sont saisis que par des yeux exercés ; ceux-là jugent du mérite de l’art, et suppléent à ce qui y manque en voyant le but de l’article, même